Old Trafford a vu rouge, mais pas celui qu’il aurait espéré. Liverpool a claqué un triomphal 3-0 contre Manchester United, rappelant à tous pourquoi ce club reste un géant du football anglais. Fini les faux-semblants d’Ipswich et Brentford, cette victoire à Old Trafford confirme la montée en puissance des hommes d’Arne Slot.

L’homme du match

Gravenberch (7,5) : Le moteur des Reds dans cette rencontre. Dès les premières minutes, il impose son rythme et met Manchester United sous pression. Son activité incessante au milieu de terrain lui permet de récupérer de nombreux ballons mal négociés par les Mancuniens. Véritable chef d’orchestre, il est à l’origine des deux premiers buts de Liverpool, confirmant sa domination totale sur une équipe de Manchester en pleine dérive. Un match référence pour le Néerlandais, qui a su faire la différence dans les moments cruciaux.

Toutes les notes des joueurs

Alisson (5) : Une soirée plutôt tranquille pour le gardien brésilien. La seule véritable menace est venue de Zirkzee, mais Alisson a su gérer cette situation sans difficulté. Un match sans histoire pour le dernier rempart des Reds.

Alexander-Arnold (5) : Tâche ardue que de contenir Rashford sur son flanc. Bien que l’ailier de United n’ait pas exploité pleinement les espaces, Trent a livré une prestation en demi-teinte, loin de son niveau habituel. Remplacé par Bradley à la 75e minute.

Konaté (7) : Le Français a été tout simplement impérial. Solide dans chaque duel, il a assuré une couverture impeccable en défense, neutralisant les offensives mancuniennes avec autorité.

Van Dijk (7) : Le capitaine néerlandais a été à la hauteur de son partenaire de charnière. Imposant, il a étouffé les velléités offensives des Red Devils, rappelant à tous pourquoi il est l’un des meilleurs défenseurs du monde.

Robertson (5) : Peu en vue, l’Écossais a livré une prestation discrète, tout comme son opposant direct Garnacho, qui n’a pas réussi à le déstabiliser. Il cède sa place à Tsimikas à la 83e minute.

Gravenberch (7,5) : Une prestation de haute volée (voir le résumé en haut de page).

Mac Allister (5,5) : L’Argentin a eu du mal à s’imposer au milieu. Bien qu’il ait contribué à bloquer les tentatives de construction de United, il a été moins influent dans les duels et la récupération que son coéquipier.

Salah (7,5) : Inarrêtable, l’Égyptien a une nouvelle fois démontré son talent. Auteur de deux passes décisives et d’un but, il a puni Manchester United à chaque occasion où il a trouvé de l’espace. Une performance de grande classe.

Szoboszlai (6) : Le Hongrois a raté une occasion en or pour porter le score à 4-0, gêné par un tacle in extremis de Mazraoui. Malgré cela, il a été précieux dans la distribution et l’organisation du jeu dans les trente derniers mètres.

Dias (7) : Efficace à chaque touche de balle, le Colombien a été décisif. Après un but annulé pour hors-jeu, il s’est offert un doublé pour sceller la victoire. Un Diaz clinique, remplacé par Gakpo à la 66e minute.

Jota (4) : Peu influent et souvent mal placé, le Portugais n’a pas su peser sur la rencontre. À la peine dans ses choix, il a été logiquement remplacé par Nunez à la 75e minute.

L’invincible Salah, encore et toujours

Si Old Trafford est le théâtre des rêves, Mohamed Salah en est le cauchemar récurrent. L’Égyptien a illuminé la pelouse mancunienne avec une performance digne des plus grands. Salah a non seulement marqué son traditionnel but à Old Trafford, mais il a surtout endossé le costume de maestro avec deux passes décisives délicieuses. Une frappe impitoyable au bout de son pied magique et un 15ème but contre United sous ses crampons.

Alisson, l’impénétrable mur brésilien

Le score aurait pu prendre une toute autre tournure sans des parades phénoménales d’Alisson. Il a empêché Mazraoui de revenir à 1-1 d’une main de maître et a repoussé Joshua Zirkzee à deux reprises avec aisance. Ce n’est pas pour rien qu’on le qualifie de meilleur gardien du monde.

Konaté et Van Dijk, rois des duels

Superbe à Brentford, Ibrahima Konaté a poursuivi sur sa lancée avec une prestation impeccable. Six duels remportés sur sept, six actions défensives et quatre dégagements, l’enfant de Paris a été un rempart inébranlable. À ses côtés, Van Dijk célébrait sa 200e apparition en Premier League avec Liverpool de la plus belle des manières. Avec une passe décisive refusée à son actif, il a aussi réussi 96 % de ses passes et a montré pourquoi il est une légende vivante de la défense.

Milieu en feu

Ryan Gravenberch, en mode patron, a dicté le tempo et s’est révélé une véritable révélation. Sa brillante passe pour le but refusé de Trent et une implication clé dans l’ouverture du score de Diaz démontrent son influence grandissante. Alexis Mac Allister, discret mais terriblement efficace, a distribué le jeu avec une précision chirurgicale, tandis que Dominik Szoboszlai a fourni une prestation énergique et technique, aidant Salah à marquer tout en menant une course infatigable.

Diaz et Jota, l’efficacité made in Liverpool

Luis Diaz continue de faire taire ses détracteurs avec une tête bien placée et une frappe clinique, lui permettant d’affoler les compteurs. Quant à Diogo Jota, bien que plus discret, son harcèlement incessant de la défense mancunienne n’est pas passé inaperçu.

Slot, l’alchimiste des Reds

Trois matchs, trois victoires, zéro but encaissé. Arne Slot apporte une sérénité et une impitoyabilité que les Reds avaient quelque peu perdu depuis les années fastes de Gerrard, Suarez et Torres. Slot, premier entraîneur des Reds à remporter son premier match contre United depuis Bob Paisley en 1975, est bien parti pour marquer l’histoire.

Dans ce derby du Nord-Ouest, Liverpool a montré une facette dominatrice digne des grandes années Shankly. United est retourné aux vestiaires, la tête basse, écrasé par une symphonie rouge parfaitement orchestrée. Football n’a jamais été aussi beau que quand il colore Liverpool de rouge.