Depuis le départ de Luis Suarez vers Barcelone, le Liverpool FC a dû naviguer dans des eaux tumultueuses pour compenser la perte de l’Uruguayen flamboyant. Suarez, avec ses 31 buts inscrits lors de la saison 2013/14, avait enflammé Anfield de ses prouesses, laissant un vide béant dans la ligne d’attaque des Reds. Une somme colossale de 97,5 millions de dollars obtenue grâce à son transfert aurait dû adoucir le coup, mais il s’agit bien plus d’une histoire de cœur que de chiffres.

Le manager de l’époque, Brendan Rodgers, se trouvait alors face à un dilemme presque shakespearian : comment combler l’absence d’un tel virtuose ? Alexis Sanchez, qui semblait taillé sur le même moule, a préféré rejoindre Arsenal, laissant Rodgers se démener avec ses plans B, C, et D. Au final, ce sont neuf nouveaux visages qui sont venus garnir l’effectif : Emre Can, Alberto Moreno, Rickie Lambert, Dejan Lovren, Adam Lallana, Divock Origi et Javier Manquillo. Et n’oublions pas Mario Balotelli, la « grande recrue » qui a fait rêver plus d’un supporter avant de se transformer en source d’infinies frustrations.

Parmi ces nouvelles recrues, c’est sans doute l’acquisition de Lazar Markovic qui a suscité le plus d’espoir et d’attente. Arrivé de Benfica pour la coquette somme de 26 millions de dollars, Markovic était vu comme l’ailier prodige qui devait briller sous les projecteurs de la Premier League. Sa confiance n’avait d’égal que sa vitesse sur le terrain. « Je suis prêt à jouer tout de suite, » clamait-il. « Je peux devenir l’un des meilleurs joueurs de la Premier League. »

Malheureusement, les promesses de Markovic se sont dissipées aussi vite que les ambitions de Liverpool en cette période troublée. En quatre ans et demi chez les Reds, son impact s’est limité à 34 pauvres apparitions, saupoudrées de prêts à Hull, Sporting Lisbonne, Fenerbahçe, et Anderlecht. Pendant ce temps, les supporters regardaient en direction de Manchester avec une certaine amertume, voyant nos rivaux accumuler les succès.

Cependant, la transition n’a jamais été aussi douloureuse qu’en voyant Markovic percevoir un salaire faramineux de 12,6 millions de dollars pour réchauffer le banc. Chaque apparition sous le maillot des Reds lui aurait rapporté un mirobolant 416 000 dollars par match, une somme qui aurait pu être bien mieux investie dans notre quête de gloire éternelle.

La sortie de Markovic n’a été qu’une note de bas de page dans une période de turbulences pour Liverpool. Pendant que Jurgen Klopp, l’homme qui a redonné espoir à Anfield, conduisait l’équipe vers de nouveaux sommets, Markovic errait dans l’ombre, symbole d’une époque révolue où le recrutement semblait aussi aléatoire qu’un tir aux buts.

Aujourd’hui, de retour au Partizan, Markovic n’est plus qu’un souvenir, un chapitre sombre dans l’histoire moderne des Reds. Pourtant, chaque grande saga connaît ses revers, et Liverpool, avec sa riche histoire et son cœur battant d’Anfield, continue de se tourner vers l’avenir, guidé par l’esprit indomptable de Steven Gerrard et les chants intemporels de « You’ll Never Walk Alone. »