Joel Matip, l’un des guerriers silencieux de la défense centrale de Liverpool, se retrouve aujourd’hui dans une situation précaire. Après huit années de loyauté et de duels fermes sous la houlette de l’indélogeable Jurgen Klopp, le colosse camerounais doit désormais trouver un nouveau terrain de jeu. Son départ de Liverpool semblait inévitable, mais le chemin vers un nouveau club est jonché d’obstacles plus coriaces que les attaques de Manchester United et City combinées.
Matip, souvent comparé à un Spartan sur le terrain, voit sa quête contrariée par une froide réalité : ses 32 ans pèsent autant que son historique clinique. 16 blessures distinctes, 140 matchs manqués à cause de ces coups d’arrêt – c’est presque un record, mais pas du genre qu’on affiche fièrement. La saison dernière seulement, une blessure au ligament croisé antérieur l’a contraint à regarder 37 matchs depuis la tribune.
Le retour à Schalke, son ancien bastion, s’éloigne comme un mirage dans le désert. Les finances fragiles du club de Bundesliga et les prétentions salariales de Matip forment une équation insoluble. Avec en prime une réputation médicinale qui fait fuir plus d’un recruteur, même les fans de Schalke ont dû remiser leur espoir de retrouvailles au rayon des doux rêves impossibles.
Sous le rouge mythique de Liverpool, Matip n’a disputé en moyenne que 25 matchs par saison. Il a certes aidé à conquérir la Premier League et la Ligue des champions, figurant même parmi les meilleurs au monde à son poste à son apogée. Aux côtés de Virgil van Dijk, il était une véritable montagne infranchissable, ponctuant ses montées en dribbles fulgurants qui offraient une arme offensive insoupçonnée.
Mais la réalité est cruelle : engager Matip revient à jouer à la roulette russe, avec plus de chances de tomber sur une balle que sur un blanc. C’est pour cette raison que Liverpool, malgré la popularité de l’homme dans le vestiaire, a pris la décision de tourner la page.
Pourtant, quelque part, un club osera peut-être tenter sa chance. Bournemouth a déjà manifesté un intérêt. Reste à voir si le rugissement de Premier League continuera d’être son leitmotiv ou s’il partira explorer de nouveaux horizons. Une chose est sûre, même dans l’adversité, Joel Matip a prouvé qu’il marchait rarement seul.