Cette nuit-là, quelque part entre la ligne médiane et l’histoire, Diogo Jota a fait une entrée tonitruante pour le Portugal à la 65e minute. Décidé à percer la cuirasse slovène, l’attaquant de Liverpool s’est retrouvé en plein cœur de la tourmente, sans parvenir à renverser la vapeur en près d’une heure de jeu. Son nom est pourtant sur toutes les lèvres pour une raison bien précise : un scandale arbitrale aux allures de feuilleton hollywoodien.
Dans cette bataille acharnée, le débat en coulisses n’était autre que l’éternelle saga Cristiano Ronaldo, le vétéran aux mille vies, et Diogo Costa, le gardien providentiel. Ronaldo, lui, a traversé l’Euro 2024 comme une étoile filante, éclatante et imprévisible. Entre occasions manquées et construction de jeu balbutiante, le quintuple Ballon d’Or a frôlé l’émotion tragique en fondant en larmes à la mi-temps des prolongations, après avoir manqué un penalty crucial. Mais tel le phénix renaissant de ses cendres, il a trouvé un certain réconfort en transformant sa tentative lors de la fatidique séance de tirs au but.
Et que dire de Diogo Costa, héros du soir, repoussant non pas une, ni deux, mais trois tentatives slovènes, scellant ainsi le destin courageux mais vain de l’outsider après 120 minutes d’une résistance héroïque.
Pour ajouter du piment à l’histoire, le penalty d’un certain Diogo Jota, obtenu grâce à une course ravageuse au sein de la défense slovène, a suscité des réactions passionnées. Vanja Drkusic, défenseur au regard d’acier de Sochi en Russie, a été désigné coupable d’une faute qui, pour certains, relevait davantage de l’imaginaire que du réel. « C’est très sévère, » s’est exclamé Martin Keown sur BBC One. Quant à Pat Nevin, il a embrayé sur BBC Five Live, soulignant que Jota avait été l’instigateur du contact.
Pendant que les experts débattaient à n’en plus finir, le match continuait. Liverpool.com, toujours au centre de l’action, a résumé l’affaire en posant une question rhétorique : « Perdre sur un penalty en prolongation aurait été une manière ‘sévère’ de clôturer cette nuit de combats titanesques dans les tranchées. » Mais il y avait bel et bien faute sur Jota, et le flair du joueur des Reds avait transformé le match en thriller à couper le souffle.
Ronaldo, l’icône qui s’estompe et se ravive telle une lumière vacillante, a certes manqué la transformation décisive, repoussée avec brio par Jan Oblak. Mais il importe d’honorer Jota, qui a dynamité le cours du jeu avec son élan indomptable. Nul doute, Arne Slot attendra avec impatience son retour à l’entraînement, prêt à le voir avancer ses pions face à la concurrence redoutable de Darwin Nunez. Les fans de Liverpool, eux, auront toujours une place spéciale pour celui qui, à défaut de marquer, a lancé les dés dans une partie à enjeux élevés.