Caoimhin Kelleher, le talentueux numéro deux de Liverpool, se trouve à un carrefour de sa carrière. Confronté à l’ombre omniprésente d’Alisson Becker, considéré par beaucoup comme le meilleur gardien du monde depuis des années, notre jeune héros irlandais aspire à davantage de lumière. En mai dernier, Kelleher a confié à The Athletic son désir ardent de devenir numéro un, de prendre enfin les rênes. « Ma principale ambition est de devenir un numéro un et ce serait formidable si cela se produisait à Liverpool, mais je ne suis pas idiot », dit-il, conscient de la montagne brésilienne qu’il doit gravir.

David James, l’ancien dernier rempart de Liverpool, n’a pas manqué de répondre avec une franchise brutale. Selon lui, l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs. « On a l’impression que tous les deux jours, Ali part ou reste. Si vous lisez les journaux, c’est que vous êtes assis à la maison et que vous vous demandez si vous allez être numéro un ou numéro deux », avertit James. Cette remarque n’est pas simplement du cynisme; elle est ancrée dans une réalité que beaucoup de jeunes talents oublient vite.

En effet, Jurgen Klopp n’a pas hésité à qualifier Kelleher de meilleur gardien numéro deux au monde, mettant ainsi en lumière l’importance de l’Irlandais dans l’effectif des Reds. Liverpool, réticent à laisser partir un tel atout, évalue Kelleher à une somme coquette d’au moins 32 millions de dollars. Pourquoi cette valeur exorbitante? Parce que ce gars-là a déjà dans sa vitrine plus de médailles que la plupart des gardiens de Premier League. Outre Alisson et Ederson, rares sont ceux qui peuvent se targuer d’un tel palmarès.

James, toujours avec sa touche d’ironie, souligne : « Il gagne des trophées et participe à des finales – des choses dont les enfants rêvent. Il vit année après année en jouant pour Liverpool. » Et c’est là toute la dualité de la situation. Oui, Kelleher souhaite jouer chaque semaine. Mais à quel prix? Celui de troquer la gloire des finales pour des matchs de milieu de tableau?

La question cruciale reste : quelle est la place de Kelleher dans le schéma d’Arne Slot? Quelles garanties peut-il obtenir? Les coupes nationales suffiront-elles à apaiser son ambition débordante? Seul l’avenir le dira. Mais une chose est certaine : perdre Kelleher serait une véritable saignée pour Liverpool, un club déjà orphelin de ses légendes comme Steven Gerrard, dont le leadership éblouissait Anfield.

Kelleher restera-t-il fidèle aux Reds ou partira-t-il à la conquête de nouveaux horizons? Cette saga promet de tenir en haleine le Kop rouge, un antre où chaque battement de cœur résonne au rythme du You’ll Never Walk Alone.