Où est le cœur, il n’y a pas besoin d’yeux pour voir. Et aujourd’hui, c’est avec un mélange d’irraisonnable passion et d’ironie mordante que je me penche sur une histoire que certains pourraient qualifier d’ordinaire, mais qui, à mes yeux, symbolise tout le tumulte de Manchester United, ce club que j’adore tant… détester.
Le milieu de terrain Kobbie Mainoo a fait ses adieux chaleureux à Willy Kambwala après que Manchester United a confirmé le transfert du jeune défenseur vers Villarreal pour la modique somme de 12,4 millions de dollars. Ah, Villarreal, cet oasis espagnol où les rêves déchus de jeunes Red Devils viennent renaître. Kambwala, un nom que certains fans de United espèrent oublier aussi rapidement qu’une défaite humiliante, quitte Old Trafford après avoir goûté au doux et amer parfum de la Premier League. Huit apparitions qui resteront autant dans les annales que les performances de Van de Beek.
Parlant de ce dernier, l’homme qui est passé de l’espoir doré de l’Ajax à l’illustration vivante des mauvaises décisions de recrutement des Red Devils. Transféré pour la somme astronomique de 45 millions de dollars en 2020, il a rejoint Gérone pour, tenez-vous bien, un maigre 650 000 dollars. Manchester United, ou comment transformer de l’or en plomb.
Mainoo, camarade de souffrance au centre de formation, a envoyé son « Big love bro, all the best » sous le post Instagram de Kambwala confirmant son départ. Une scène digne d’une telenovela espagnole, mais qui manque cruellement de substance sur un terrain de football.
« J’étais un garçon avec un rêve, maintenant je pars comme un jeune homme qui a réalisé ce rêve, » a écrit Kambwala. S’il vous plaît, sortez les violons et les mouchoirs pour cette déclaration poignante. La réalité est tout autre. La quête du succès dans le marasme qu’est devenu Manchester United est une mission impossible, comparable à boire la mer avec une paille.
Et les gestes de soutien abondent. Joe Hugill, Dan Gore, Maxi Oyedele, et même Toby Collyer, qui a récemment renouvelé son contrat avec Old Trafford, se sont joints à la chorale de bisounours. Ethan Wheatley aussi. La solidarité dans la médiocrité, ça fait chaud au cœur, non?
Mais la cerise sur le gâteau reste la demande expresse d’Erik ten Hag, notre philosophe en survêt, qui a explicitement exhorté ses joueurs à mieux performer après une défaite 1-0 en pré-saison contre Rosenborg. « Le résultat n’est pas secondaire, » a affirmé ten Hag. Eh bien, cher Erik, il semble que tout est secondaire à Manchester United aujourd’hui, sauf, peut-être, la recherche désespérée d’un glorieux passé perdu.
Ah, Manchester United. Ils étaient grands, ils étaient majestueux, mais en ce moment, ils sont plus proches de la tragicomédie. Un peu comme voir un lion fier se battre avec son propre reflet dans une flaque d’eau.
Et pendant ce temps, à Anfield, nous chantons toujours « You’ll Never Walk Alone, » car nous savons ce que signifie avoir une vraie âme. La différence est là, dans l’essence même de nos clubs. À bon entendeur, salut!